L'homme

 Artiste : Léo Ferré
 Titre   : L'homme
 Paroles et musique : Léo Ferré
 
Cours de guitare gratuits
 

                Am  
 Veste à carreaux ou bien smoking,

 Un porte- feuille dans la tête,

 Chemise en soie pour les meetings,
                            C  
 Déjà voûté par les courbettes,

 La page des sports pour les poumons,
                              Dm  
 Les faits divers que l'on mâchonne,

 Le poker d'as pour l'émotion,
                            Em  
 Le jeu de dame avec la bonne,
 Am  
 C'est l'homme !

 Le poil sérieux, l'âge de raison,

 Le coeur mangé par la cervelle,

 Du talent pour les additions,
                             G  
 L'oeil agrippé sur les pucelles,

 La chasse à courre chez Bertrand,
                            F  
 Le dada au bois de Boulogne,

 Deux ou trois coups pour le faisan
                           Em  
 Et le reste pour l'amazone,
 Am  
 C'est l'homme !


 Les cinq à sept pas vus pas pris,
 La romance qui tourne à vide,
 Le sens du devoir accompli
 Et le coeur en celluloïd,
 Les alcôves de chez Barbés
 Aux secrets de Polichinelle,
 L'amour qu'on prend comme un express
 Alors qu'elle veut faire la vaisselle,
 C'est l'homme !
 Le héros qui part le matin
A l'autobus de l'aventure
 Et qui revient après l' turbin
 Avec de vagues courbatures,
 La triste cloche de l'ennui
 Qui sonne comme un téléphone,
 Le chien qu'on prend comme un ami
 Quand il ne reste plus personne,
 C'est l'homme.

 Les tempes grises vers la fin,
 Les souvenirs qu'on raccommode
 Avec de vieux bouts de satin
 Et des photos sur la commode,
 Les mots d'amour rafistolés,
 La main chercheuse qui voyage
 Pour descendre au prochain arrêt
 Le jardinier d' la fleur de l'âge,
 C'est l'homme,
 Le va-t'en-guerre, il faut y aller,
 Qui bouffe de la géographie
 Avec des cocardes en papier
 Et des tonnes de mélancolie
 Du goût pour la démocratie,
 Du sentiment à la pochette,
 Le complexe de panoplie
 Que l'on guérit à la buvette,
 C'est l'homme.

 L'inconnu qui salue bien bas
 Les lents et douloureux cortèges
 Et qui ne se rappelle pas
 Qu'il a soixante et quinze berges,
 L'individu morne et glacé
 Qui gît bien loin des mandolines
 Et qui se dépêche à bouffer
 Les pissenlits par la racine,
 C'est l'homme !

 
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 Dernière modification : 2007-06-10
 Version : 1.0
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